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Idée sortie rire, émotion et Histoire : Le Jardin d’Alphonse de Didier Caron

La conscience contemporaine tend à l’oublier : l’Histoire n’est pas cantonnée aux livres, aux musées et aux documentaires, elle est aussi à nos portes, elle se cache dans une histoire de famille refoulée, dans un passé plus proche que le passé simple, et déjà transformé, comme un passé composé.

Vous le savez, l’un de nos passe-temps favoris en cas de temps libre est une bonne pièce de théâtre, pièce d’auteur de préférence, classique ou contemporain, mais qui a un goût pour la précision de l’écriture. Il se trouve qu’étant parisienne, je reste souvent sur Paris mais rassurez vous, le théâtre de Province est aussi créatif et superbe et il n’est pas rare que des pièces parisiennes partent ensuite en tournée hors de Paris. Parmi les théâtres parisiens, il en est un avec qui s’est noué une jolie histoire, le Théâtre Michel, dans le 8e arrondissement de Paris.

J’ai donc été voir le Jardin d’Alphonse, une pièce originale de Didier Caron, qui vise à explorer les possibilités infinies du huis-clos familial post deuil. Je pense qu’on devra d’ailleurs créer un genre juste pour ce genre de créations, films, livres, pièces de théâtre, qui font se réunir une famille à la mort d’un proche et qui voit exploser lentement tout le statu quo pour laisser affleurer les ruptures, les failles, les secrets, les jalousies, le passé. Avec le Jardin d’Alphonse, on est pile poil dans ce genre là:une comédie époustouflante où on passe du rire aux larmes, de la tristesse au soulagement, de l’humour caustique à l’émotion.

Le jardin d'Alphonse au Théâtre Michel à Paris

La mort du grand-père Lemarchand est l’occasion de réunir la famille pour un déjeuner dans le jardin de la maison du défunt où sont présents, autour du père Jean Claude, et son épouse, leur fille, née d’un premier mariage, et élevée par une tante, suite au décès de sa mère et leur deux fils, un couple d’amis juifs, lui médecin cardiologue, la compagne de sa fille, l’épouse du fils Serge, figurant dans un parc d’attraction et maîtresse de son frère, brillant trader. Méli-mélo de personnages dont seules les familles réelles ont le secret.

Une annonce touchant au partage de la propriété va faire resurgir les rumeurs du village sur l’origine suspecte de la maison : a-t-elle été spoliée à des juifs pendant l’Occupation ? Ajoutée à cela une révélation touchant aux origines, biologiques cette fois, de certains membres de la famille, va achever de créer le climat explosif de la pièce.

Cette révélation va créer une brèche, où finalement vont éclater toutes les rancœurs des uns et des autres: le fils mal aimé et rebelle, contre son brillant frère, le chouchou, qui lui a pris sa femme, le couple d’amis juifs,qui n’en peut plus. Quand la pièce rapportée à savoir la bru, épouse du fils Serge, elle finira démasquée à l’occasion d’une tentative de séduction de l’ami cardiologue. Par enchaînement, les deux frères se réconcilient, la fille se réconcilie avec son père, qu’elle appellera Papa,, et aussi avec sa compagne, le couple d’ami juifs se rabiboche. Il n’y a que la bru démasquée, qui sera exclue de cette réconciliation générale. Pour clore ce véritable happening familial, la fille de la voisine du village récemment décédée elle aussi, remet au père Jean-Claude une lettre de son père Alphonse, que tout le monde considérait comme collaborateur et usurpateur de biens juifs lui révèle, qu’en rentrant dans la Maison des Rosenberg,  » car il voulait voir l’intérieur d’une maison juive, qui était en fait comme les autres « , il y avait trouvé une jeune fille juive cachée, Rachel une file des Rosenberg, qu’il avait continué à cacher et à protéger des années durant. Ce qu’est devenu cette jeune fille juive ? Je ne vous le dévoilerai pas, pour vous laisser le plaisir intact de la pièce. Une façon de mêler l’intime, l’histoire familiale, et l’histoire avec une grande hache.

Une comédie au rythme soutenu et bien élevé, soutenu par une brillante équipe d’actrices et d’acteurs, saluées par un tonnerre d’applaudissement et quatre rappels.

J’ai bien tenté une standing ovation à l’américaine, mais étant le seul debout, je me suis rassis après quelques instants.

Producteur: THÉÂTRE MICHEL, en collaboration avec Véronique VIEL

Attaché presse : SWITCH AGENCY Ecrivez moi
Tourneur : en attente

Auteur : Didier CARON
Mise en scène : Didier CARON
Avec la collaboration de Véronique VIEL

Décor : Sébastien BARBAUD
Costumes : Christine CHAUVEY
Création affiche : Franck HARSCOUET
Photographe : Franck HARSCOUET
Lumières : Sébastien LANOUE
Habillage : Mathilde BINET

DISTRIBUTION
Sandrine LE BERRE, dans le rôle de Magali
Didier CARON, dans le rôle de Daniel
Michel FEDER, dans le rôle de Jean-Claude
Julia DORVAL, dans le rôle de Nadège
Arnaud PFEIFFER, dans le rôle de Serge
Romain FLEURY, dans le rôle de Fabien
Christiane LUDOT, dans le rôle de Michelle
Karina MARIMON, dans le rôle de Suzanne
Véronique VIEL, dans le rôle de Zoé

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