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Les mariages princiers et la mode : histoire d’une alliance inattendue

Ou pourquoi l’aristo Coincé est le nouveau chic.

Vous me disiez « mariage princier et branché » il y a encore quelques années, je vous regardais avec ma plus belle moue dédaigneuse à la Victoria Beckham et je riais aux éclats Branché? Laissez-moi rire. Un mariage princier, c’était juste un synonyme en plus riche d’un mariage versaillais de cathos de droite ou d’aristos à l’Hippodrome de Longchamp : des choucroutes, des total-look monochromes, des chapeaux et des bibis à n’en plus finir, des robes midi et des tailleurs dadame. Rien de bien fou, de surprenant ou de créatif. Au contraire, du conservatisme à l’état pur, de l’étiquette, de la pudeur. En bref, l’exact contraire de ce qui fait le génie de la mode : la subversion, le renversement des carcans.

Pourtant, à une époque qui a tout connu, depuis le grunge rock de Vivienne Westwood jusqu’au minimalisme épuré d’un Margiela en passant par le sexy empowerment d’Olivier Rousteing, l’esprit de la mode vient parfois se nicher là où on l’attend le moins : chez les invités d’un mariage royal, au sein du protocole le plus strict. Parfaitement, avec des bibis démesurés et des tailleurs monochromes.

Là où tout a commencé

Vêtements modeLa révolution avait commencé avec le mariage de Kate et William : Kate avait refusé la tradition non écrite des mariées meringuées et engoncées au profit d’un maquillage fait maison, d’une coiffure naturelle et d’une robe fluide. Et c’est un réel « Kate effect » qui a été déclenché, car l’effet Kate a généré plus d’un milliard de dollars par an dans l’industrie de la mode, et récemment c’est une robe Zara qui en aurait bénéficié selon Public.

On se souvient également du choc Pipa Middleton, avec sa robe cintrée et sa chute de reins royale mais si peu conventionnelle. La révolution a continué avec le mariage récent d’Harry et de Meghan. Comme le disait le poète, la créativité n’est pas l’ennemie de la contrainte, elle naît sur son terreau. Kate était encore membre de l’élite anglaise et malgré son bon goût, on ne se souvient d’aucun look d’invité marquant. Pour celui de Meghan et Harry, on a pu compter sur le métissage des invités, les amis du monde du cinéma et de la mode, pour venir dynamiter dans le silence le plus absolu les codes. Les dynamiter dans le respect, voilà l’audace, la vraie.

Pryianka Chopra

C’est ainsi qu’on a pu observer une superbe Pryianka Chopra dans un tailleur lavande et un chapeau du même ton que n’aurait pas renié de loin la reine Elizabeth II elle-même, adepte des looks monochromes de couleurs moches.

Et pourtant, à y regarder de plus près, le lavande mamie avait sur la teinte caramel de Pryianka Chopra un effet des plus flatteurs, et si la jupe était sagement aux genoux, un décolleté qu’on pourrait croire accidentel fait d’un pan de veste, est venu donner à sa tenue cintrée asymétrique une allure d’une élégance folle.

Victoria Beckham

On a beaucoup glosé sur les soi-disant faux pas des époux Beckham, j’avoue que je trouve les attaques injustes. Victoria Beckham a relevé le défi de la robe de mariage princier avec brio, en portant une de ses créations bleu marine, dont tout le génie se trouve dans la coupe parfaite et dans la sobriété.

Des chaussures rouge-orangées sont venues, comme un clin d’œil, casser le sérieux apparent de la tenue en nous laissant entrevoir la touche d’humour et de folie d’une Victoria Beckham souvent apathique. Et le site Omaze, où est mis aux enchères les tenues des époux Beckham, a informé que le modèle de la robe fera partie de la collection Automne-Hiver 2018.

Victoria Beckham

Amal Clooney

Et c’est la ravissante épouse de George Clooney qui remporte la compétition officieuse. En effet, Lyst a reporté que la tenue jaune moutarde de celle-ci aurait entrainé le plus de recherches sur la plateforme depuis son apparition. La brillante Amal Clooney a donc brillé en robe jaune moutarde signée Stella Mc Cartney et bibi plateau à voilette assorti. La petite traîne pour le clin d’œil à la tradition, la jupe aux chevilles pour la modernité. L’époux bien mis comme accessoire ultime dans un monde où les femmes sont en général décoratives.

George et Amal Clooney

Il y a bien eu quelques fails, notamment parmi les jeunes filles de la haute. Mais paradoxalement et d’une façon moins spectaculaire, peut dire que l’esprit de la mode a régné autant au mariage princier qu’au Gala du Met, qui en est pourtant une grand-messe. Un office religieux et une grand-messe. Voilà qui va bien ensemble.

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